En mission de prise de vue, l’artiste a shooté pendant 5 jours à Doha, juste trois semaines après la Coupe du Monde. Il faisait 39 degrés et il n’y avait pas d’ombre. Il n’avait pour seuls compagnons que des travailleurs du bâtiment, de la voirie et des espaces verts. Ils passaient la journée dehors, couverts de la tête aux pieds pour se protéger du soleil.
Pour Damien Arlettaz, qui était derrière son appareil, la ville semblait parsemée de « super-héros » un peu « ratés » ou « mal faits », sans aucun pouvoir. Il a choisi de photographier ces hommes qui font la ville de Doha ; certains en ont construit les stades utilisés pour les matchs vus par le monde entier. Ils viennent du Népal, du Pakistan, du Sri Lanka et même d’Ouganda.
Onze portraits tirés sur fond or. L’or comme métaphore du soleil écrasant, du luxe pour lequel ces super-héros travaillent. Onze c’est une équipe de foot, ambassadrice de l’aura des bâtisseurs. Le catalogue de l’exposition reprend les codes de l’album d’autocollants Panini. Onze « super-workers » à la manière d’icônes, désormais Power Workers, à collectionner.
« À travers cette série, je rends hommage à ces ouvriers invisibles qui œuvrent dans l’ombre (enfin, pas vraiment) de tout temps et partout dans le monde. » – Damien Arlettaz
Pendant l’exposition POWER WORKERS, Damien Arlettaz partage son expérience en invitant l’artiste cinéaste Christian Barani et son film My Dubaï Life (2011, 60 min), qui offre une plongée sensorielle dans l’univers fascinant de Dubaï. La vidéo est visible tous les jours chez L, avec l’aimable autorisation de l’artiste.